CRATERE / Mets de l'eau dans ton vin !
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Les Anciens, sauf les ivrognes, ne buvaient pas de vin pur, ce qui s'explique par le climat méditerranéen qui donne des vins très forts .

Aussi trouve-t-on parmi l'immense variété des vases grecs, un vase dans lequel on mélangeait le vin et l'eau, le cra-tère, du radical " kra- " signifiant " mélange " . Le plus grand cratère connu est le vase de Vix, en bronze, ( 200 kgs, 1,60 m ) exposé au musée de Châtillon-sur-Seine .

A la même famille appartient le mot " crase " ( < " kra-sis " = mélange ) et également le nom du vin en grec moderne : " krasi ", littéralement, le mélange ".

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INFIXE / tangent et contagion
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Nous connaissons tous les préfixes, ces éléments qui se placent devant un radical ainsi que les suffixes, qui se placent derrière . Mais qui a entendu parler des infixes ?

L'in-fix-e, comme son nom l'indique, se place à l'intérieur de la racine ou du radical, dans certaines langues comme le grec et le latin : ainsi " vi-n-c-o ", je vaincs, s'oppose-t-il à " vic-tor ", vainqueur .

Le français garde des traces de ces infixes nasaux ( " nasal " parce que l'infixe est un " n " ou un " m " ) .

C'est ainsi que l'on observe les couples suivants : vai-n-c-re / vic-toire // pei-n-d-re / pic-tural // fei-n-d-re / fic-tion // sac-ré / sa-n-c-tifier //ta-n-g-ent / con-tag-ion // .

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TO DO / Que faire ?
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Encore une méga racine : " dhê / dhe "poser, a fourni par le grec les radicaux " thè- / thé- " que l'on retrouve dans thè-s-e ( et les composés de la sainte trilogie anti-thè-s-e / syn-thès-e, mais pas foutaise ! ) .également dans thè-m-e et -thèque ( cf bibliothèque etc ), lequel thèque donne le mot taie !

Du côté latin, nous avons " fac- / fact- / fect- / fet- / fi- / fic- / fis- / fit- " qui rendent l'idée de faire . Ne dit-on pas " poser un acte " pour " faire quelque chose " ?

Quelques mots comme exemples : ef-fet / con-fi-re / dé-fic-ient / ampli-fi-er / pro-fit / ré-fect-oire / édi-fic-e etc . Cette famille est tellement riche que nousy reviendrons .

En anglais dans " to do / deed " comme en allemand dans " tun / die Tat " on observe la même idée de " faire " .

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ITINERAIRE / du coït à l'obit : nous sommes en transit
Publié par Etymodico le 01 11 2016

De la racine " ei / i ", aller et de son radical " it- ou -ir " nous sont parvenus une foultitude de mots . Procédons par ordre .

Au commencement, in-it-ialement n'était pas l'intro-ït ( chant exécuté pendant l'entrée du prêtre avant la messe ) mais le co-ït . Je ne ferai pas de dessin . Puis l'it-inér-aire de la vie qui nous mêne à l'ob-it ( c'est le nom du service religieux célébré au bénéfice de l'âme d'un défunt . Si nous n'en voulons pas c'est quand même " ex-it " , la sortie comme disent les Anglais ) . N'est-ce pas en effet notre lot que de sub-ir, de trans-ir et trans-it-er avant de pér-ir ? Quel circu-it !

Entre temps et sans trans-it-ion, certains auront couru après la gloire et la richesse , ils auront courtisé, tourné " autour " des puissants de ce monde, ils auront cédé à des amb-it-ions plus ou moins nobles .

Encore un mot à caser : le prétér-it, mais c'est du passé comme disent les Anglais et les Allemands .

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SIGNE / Une entaille en guise de signe
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Une racine " sek ", couper a donné le radical " sect- " dans section, bis-sectrice, sect-eur, sect-e, in-sect-e .

Le radical, déformé, a fourni dis-séqu-er, seg-ment et également scier .

Le mot latin " sig-num ",le signe, marque faite par incision, issu de la même racine, est à l'origine de sign-e . sign-al,in-sign-e, etc sans compter le mot seing et le radical " seign- " cf en-seign-e(r) .

L'italien "di-segn-o " est passé en français sous les formes de dessein et dessin, lequel, passé en anglais, est devenu design et nous est revenu, comme c'est souvent le cas, avec une nouvelle sign-i-fication .

Un cadeau du provençal : quand on voulait annoncer un événement grave aux paysans dispersés dans leurs champs, on sonnait, on " toquait " la cloche pour leur faire signe : c'était le toc-sin .

Ce même mot " sig-num " a un diminutif : " sigillum ", le sceau, qui était un signe d'apppartenance, d'où sceller et la sigillo-graphie, l'étude des sceaux .

Cette même racine a donné le nom de la scie en germanique : l'anglais " saw " et l'allemand " Säge " .

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EUROPE / Une vache d'histoire
Publié par Etymodico le 23 02 2016

L'Europe est un mot grec .

Les Grecs ont bâti une légende, selon laquelle Zeus, le roi des dieux, qui au lieu de s'occuper de sa déesse de femme, passait son temps à draguer les mortelles, Zeus, disais-je, amoureux de Europê, princesse phénicienne, l'enleva sous la forme d'un taureau : exemple d'amour vache .

Mais l'origine du mot est probablement phénicienne, donc sémitique : les marins phéniciens naviguant en mer Egée distinguait l'ouest " èrèb " ( " é.r.b. " ) qui a donné Europe et l'est " assou ", qui a donné l'Asie .

L'Europe a des frontières géographiques, traditionnelles : de l'Atlantique à l' Oural, selon la célèbre formule, sans compter le Bosphore et un certain nombre d'îles et archipels : Islande, Iles Britanniques, Malte, Chypre .

L'Europe a des frontières politiques,, celles des 28 Etats de L'Union Européenne, plus ou moins passoires, mais passons...

La plupart des habitants du continent européen parlent des langues indo-européennes, mais pas tous : La majorité des Finlandais parlent finnois, une langue finno-ougrienne, tout comme l'estonien parlé par leurs voisins et, plus au sud, les Hongrois .

Outre ces trois langues finno-ougriennes, nous avons les Basques d'Espagne et de France dont la langue est complètement isolée dans le monde .

N'oublions pas l'île de Malte, où le maltais, langue officielle avec l'anglais, est une langue sémitique, très proche de l'arabe, mais contenant de nombreux mots italiens, notamment siciliens .

Quant au turc, langue ouralo-altaïque, il est parlé dans La Turquie d'Europe, mais la Turquie n'est pas un Etat européen, ni géographiquement ( ou si peu ) ni politiquement .

La Grèce, qui a donné son nom a l'Europe, est malade . Quand un membre est malade, tout le corps s'en ressent . On aurait donc tort de ne pas s'en inqiéter .

L'Europe, c'est quand même bien .

Dernière minute : Cela risque d'en froisser quelques-uns : De la même racine sémitique " è.r.b. " vient le mot " arabe " !

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LUMIERE / Mehr Licht !
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Que diriez- vous d'une super-racine ? Cramponnez-vous ! Il s'agit de " leu-k- / lou-k / lu-k ", la lumière .

Le radical latin " luc- " nous fournit luc-ide, é-luc-ider, é-luc-ubrer ( littéralement " travailler à la lumière de la lampe " , luc-iole et Luc-ie entre autres .

La forme " lum- / lumin- " donne al-lum-er, il-lumin-er . La forme " lu- " lu-eur, lu-ire .

N'oublions pas " la lumineuse ": lun-a, qui est le surnom de la lune ! Lun-di, jour de la lune et " lun-atique " en sont issus .

C'est sans compter avec " lustr- " et ses dérivés : il-lustr-e, lustr-er .

La clair-ière ou le bois sacré " lucus " a donné un toponyme : Le Luc, bourgade du Var .

Et qui l'eût cru, le provençal nous a donné le nom de la plante dont les graines sont brillantes : la luzerne !

Voilà pour le latin . Passons au grec : nous allons trouver les globules blancs, les leuco-cytes, la leuc-émie etc .

Le germanique a lui ausssi formé des mots sur cette racine : " light " en anglais et " Licht ", la dernière parole de Goethe : " Mehr Licht ! = Plus de lumière ! "

Allons, tout n'est pas perdu !

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PARADIS / Paradis persan
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Avec une racine " dhei-gh / dhoi-gh / dhi-gh " , façonner de la terre, l'iranien a fabriqué le mot " pairi-daeza ", l'enceinte, le jardin, dont les Grecs ont fait " paradeisos ", notre paradis . En effet le " paradis " était à l'origine un immense parc où chassaient les monarques du Moyen-Orient ancien .

Au Moyen-Age, on prit l'habitude de jouer des scènes tirées de l'Histoire sainte devant les cathédrales et le paradis est devenu le parvis .

Nous ne manquons pas de solutions ces temps-ci pour aller au Paradis, y compris celle de se faire exploser, de préférence en nombreuse compagnie . Moi, je préfère celle des matelots de la marine à voile qui chantaient : " Hé oh, hissez haut, nous irons à Valparaiso ", laquelle ville du Chili veut dire en effet " Vallée du paradis " .

Encore un mot sur la racine " dhoi-gh " qui a donné en germanique le nom de la pâte " dough " en anglais et " Teig " en allemand, dans lesquels on retrouve l'idée de pétrir, de façonner .

De nos cousins Néerlandais, grands pétrisseurs de terre devant l'Eternel,,nous avons la digue, qui est un rempart de terre .

Oserais-je abuser ? : Je ne puis m'empêcher de parler du verbe latin " fingo ", façonner > inventer, d'où feindre .

Avec un radical " fig- ", nous avons " fig-ure,fig-urine, la chose modelée et ef-fig-ie .

A partir de " fict- " c'est tout l'univers de la création, depuis le Dieu potier qui prend de la terre pour faire l'homme jusqu'à l'artiste, l'écrivain qui crée un monde dans sa fict-ion .

Un dernier mot et la boucle sera bouclée : le nom du grand poète persan Firdoussi veut dire " paradis " .

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SAUTER / Casse-toi la figure si tu veux mais rebondis vite !
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Le latin " sal- / sal-t- ", sauter, nous a fourni les mots salace, salto, saltimbanque etc .

Légèrement déformé par l'apophonie, il st devenu " sul-t- " et a produit ex-ult-er, insulter, résulter .

Sous la forme " saill- ", nous avons saill-ir, tres-saill-ir .

Le radical " sil- " a donné é-sil-ier et la sacro-sainte ré-sil-ience, tarte à la crème moderne, par laquelle on enjoint à toute personne qui a eu des malheurs, de se dépêcher d'en sortir, sous peine d'être taxée de complaisance et de mollesse . Il ne fait pas bon n'être pas résilient par les temps qui courent !

Mais revenons à nos moutons: Pour montrer notre ré-sil-ience, brandissons nos hal-tères ( " hal- = sal " ) ! Eh oui, les haltères étaient utilisées comme balanciers dans les concours de saut . On voit de telles scènes sur les vases grecs .

Un petit tour en Espagne où le verbe " salir " signifie sortir .

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NUIRE / La charrette qui grince
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Une racine " n-ek / n-ok" , tuer, a donné par le latin le radical " noc- ", nuire que l'on a dans noc-if et in-noc-ent, in-nocu-ité etc .

Le latin " nec-o ", tuer, bien déformé, a aboutit à " noyer " et le radical " nic- " se retrouve dans " per-nic-ieux " .

Du côté grec, nous avons la rubrique nécro-logique des journaux, qui nous informe sur les décès de la semaine .

Un petit tour en Bretagne : La légende de l'Ankou ( < " en-ek " ) , personnification de la mort et sa charrette .

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INFARCTUS / Il y a quelque chose de cassé .
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Un certain nombre de nos compatriotes parlent, pour désigner un accident vasculaire, hélas trop fréquent, " d'infractus " .

Prononciation fautive, évidemment, puisqu'il faut dire " infarctus ", le mot étant bâti sur un radical " farc- ", bourrer, boucher que l'on retrouve dans farc-e et farc-ir, opération consistant à bourrer de viande par exemple, des poivrons, des feuilles de vigne etc .

L'in-farc-tus arrive donc quand l'un des vaisseaux se bouche .

Mais la prononciation populaire, quoique fautive, n'est pas stupide : Les gens sentent confusément que quelque chose se brise dans leur vie et associent cet événement au radical " fract- " ou " frag- " qui donne fragment, fragile, fraction, fracture etc .

sp>Comme quoi certaines erreurs révèlent un sentiment profond de la langue .

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COEUR / Infrrractus du myocarde
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Une racine " kr-d " aboutit à un radical latin " cord- ", le coeur, qui se retrouve dans les mots ac-cord, con-cord-e, dis-cord-e, cord-ial, etc .

Le vieux verbe re-cord-er signifiant " remettre dans le coeur ", en mémoire, est passé en anglais, puis revenu chez nous avec le sens de " re-cord " .

Venant du grec, nous avons le radical " cardio- " bien connu par sa tachy-card-ie, ses cardio-logues, ses électro-cardio-grammes et son tristement célèbre infrrrractus du myo-card-e .

Un tour chez nos voisins germaniques : chez eux, c'est un " h " qui correspond au " k " indoeuropéen : " heart " et " Herz " et Hertz, qui est le nom du physicien allemand, d'où le hertz, l'unité de fréquence .

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FOOT / germanique
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Un peu de germanique : Les langues germaniques ( anglais, allemand, néerlandais, langues scandinaves ) sont des langues cousines .

Observons les groupes de deux ou trois mots suivants : péd-estre / foot / Fuss // patern-el / father / Vater // past-eur / food / Futter // peu / few // plein / full / voll // -ptère / feather / Feder etc .

Les mots d'origine latine ou grecque commencent par un " p " tandis que les mots germaniques ont un son " f " ( le " v " allemand se prononce " f " ) .

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TRAVAIL / l'empalé fait pâle mine
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Il existe un mot latin " pâlus ", le pieu, le poteau, d'où pal et empaler . Si le supplice du pal n'est pas des plus agréables, il y a pire, c'est quand on assemble trois pieux pour faire un " tri-pal-ium ", instrument de torture qui a donné notre mot ... " travail " .

Eh oui, le travail n'est pas toujours drôle et l'expression " une femme en travail " garde quelque chose de ce sens, ce qui n'empêche pas que tant de gens se désolent de ne pas en avoir .

Post-scriptum : une fois de plus nos cousins d'Outre-Manche se sont emparés du " travail " et en ont fait " travel ", le voyage, qu'ils nous ont rendu sous la forme de traveller's chèque et travelling .

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INDOEUROPEEN / De Vancouver à Calcutta
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Qu'est-ce que l'indoeuropéen ? Ce n'est pas une race . C'est un peuple ou un groupes de peuples dont nous ne savons rien sinon que ces gens parlaient une langue avec ses dialectes, langue jamais attestée ( aucune inscription, pas de littérature ), que des milliers de linguistes depuis plus de deux siècles ont patiemment reconstituée à partir des langues qui en proviennent . Autrement dit une gigantesque entreprise de généalogie des langues .

Cette langue a été appelée indoeuropéen parce que ses descendantes sont parlées essentiellement de L'Inde à l'Europe et à ses extensions, soit entre le tiers et la moitié des humains .

Cette langue a pour descendants d'ouest en est : le celtique ( gaélique, gallois, breton ), l'italique, dont le latin ( portugais, espagnol, catalan, français, occitan, italien, roumain ), le germanique ( anglais, néerlandais, allemand, langues scandinaves ), le slave ( polonais, tchèque, slovaque, slovène, croate, serbe, bulgare, russe, ukrainien ), le balte ( letton, lituanien )le grec ancien ( grec moderne ), l'albanais, l'arménien, le persan, le sanskrit ( hindi, urdu, pendjabi, bengali et de nombreuses autres langues de l'Inde et du Pakistan ) .

Nous n'avons pas mentionné de nombreuses autres langues, mortes ou encore parlées .

Aussi pouvons-nous affirmer que l'italien ou l'espagnol sont des langues-soeurs du français, puisqu'elles descendent toutes trois d'une langue-mère, le latin, tandis que le russe, l'anglais, le bengali ou le persan, le breton ou l'allemand sont des langues-cousines .

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