PERTE DU S
Publié par Etymodico le 18 11 2017

Le grec ancien présente un trait curieux : le " s " initial disparaît dans de nombreux mots . Ce qui nous permet de le dire, c'est la comparaison avec la langue-soeur , le latin, qui, lui, garde son " s " initial .

Cette observation nous permet d'établir des couples de mots français dont l'un est d'origine grecque et l'autre d'origine latine . En voici quelques-uns :

haltère / sauter : Les athlètes grecs sautaient en tenant des haltères (comme on peut le voir sur certains vases ) .

halieutique ( relatif à la pêche en mer ) / salin ( cf sel < mer ) .

haplo- / simple // hebdomadaire . sept // hédonisme / suave // hélio- / sol-aire // homéo- / homo- / simili- // hyper- / super- // hypo- / sub- // hypno- / sopor- // et le clou : hexa-gonal / sexa-génaire ( qui n' a rien à voir avec le sexe quoique certaines sexagénaires soient encore très sexy ! )

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PENDRE PESER DEPENSER PENSER PANSER
Publié par Etymodico le 17 11 2017

A l'origine il y a la racine " pend-/pond- " qui nous donne les radicaux suivants : pend- ( pendre ) / pent- ( la pente ) / pench- ( pencher ) / pens- ( suspension, suspense ( lorsque les auditeurs sont sus-pend-us aux lèvres du conteur ) .

Dans l'Antiquité on utilisait pour peser une balance appelée " romaine " que l'on tenait suspendue à la main .

On appelle matériaux pond-ér-eux, ceux qui pèsent lourd et que l'on transporte plutôt par eau . En cas de partage de voix, celle du président est pré-pond-ér-ante : elle pèse davantage .

La balance romaine servait notamment à peser les lingots qui, avant l'apparition de la monnaie, servaient aux échanges . C'est ainsi que le radical " pend- " signifie aussi " payer ou prix " . " Sti-pend-ier ", c'est corrompre avec de l'argent . " Vili-pend-er ", c'est estimer quelqu'un à un vil prix , le mé-pris-er .

A rattacher à l'dée de prix les mots " dis-pend-ieux, com-pens-er, ré-com-pens-er " , les termes anglais " ex-pens-ive et s-pend " .

Le radical " pond- " est à l'origine du nom de la livre ( qui est à la fois une unité de poids et une monnaie ) en anglais : pound et en allemand : Pfund .

Dans le même ordre d'idée, l'espagnol a " peso ", le poids, qui est aussi le nom de monnaies sud-américaines, sans compter le pèze en argot .

Ce n'est pas tout : quand il s'agit de dé-pens-er, on y regarde à deux fois, on " pens-e ", on " sou-pès-e " le pour et le contre .

Un dernier point : le français a spécialisé le verbe penser en adoptant une autre orthographe ; " pans-er " un blessé, un cheval, c'est donc penser à son bien .

Une pensée pour nos infirmières et nos palefreniers !

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TYPE / il est timbré, ce type . Stupéfiant !
Publié par Hervé le 30 05 2017

Une racine "tu-p / tu-m-p- / stu-p " = " frapper " a donné le mot grec tup-os, qui désigne l'empreinte que laisse la frappe d'une matrice . Ne dit-on pas " frapper monnaie " ?

De l'idée de marque on est passé à celle de modèle, que l'on trouve dans les mots type, prototype, stéréotype etc .

Un autre mot " tump-anon " , le tambourin, est le cylindre sur lequel on frappe pour faire sortir des sons , lesquels sons à leur tour peuvent frapper une membrane, notre tympan .

Déformé, ce même mot a donné le timbre, qui , à l'origine est une cloche immobile, frappée par un marteau .

Du côté latin, la forme " stu-p " a donné stupeur, dont nous sommes parfois frappés et peut-être aussi le stupre dans lequel plonge avec tant de délices le personnage de Brassens dans " Trompettes de la renommée " .

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NOMS DE PAYS / Les Francs, même pas des Français
Publié par Etymodico le 15 02 2017

Un certains nombre d'Etats ne tirent pas leur nom de leur propre langue, mais de celle de leurs voisins ou de peuples plus lointains .

C'est ainsi que le mot France vient d'un ethnie germanique qui vivait au nord du pays . De même ce sont les ancêtres des Suédois, les Varègues qui ont donné son nom à la Russie .

Il en va de même à une plus grande échelle pour l'Afrique . Si Sénégal, Guinée, Ghana, Mali, Burkina, Congo etc sont africains, en revanche les Arabes et les Européens ont " baptisé " nombre d'Etats .

Dès l'Antiquité les Grecs ( toujours eux ! ) ont été vite en contact avec l'Afrique : dans Homère il est question des " visages brûlés ", les Aithi-op-es ( " op- " = voir / visage ) d'où vient le nom de l'Ethiopie . Un autre Etat récent , l' Erythrée, porte un nom grec : c'est le pays baigné par la Mer Rouge ( eruthros = rouge ).

Les Arabo-Berbères, venus du Maghreb, ont très tôt été en contact avec le Bilâd-es-Sudân, autrement dit le " pays des Noirs ", ce qui a donné les deux Soudan, dont l'un, à l'indépendance, est devenu le Mali et l'autre a gardé son nom .

Les Portugais, les premiers Européens a avoir abordé ont donné La Gambie, Le Sierra Leone, Le Cameroun qui signifient respectivement, " pays des échanges " ( cambiar = échanger ), la montagne des lions et ... " le fleuve des crevettes " ( camarão = crevette ) .

Les Européens ont même eu recours au latin pour désigner le Djoliba, le grand fleuve de l'ouest : ils l'ont appelé " fleuve noir " = Niger, qui à son tour a donné son nom au Niger et au Nigéeia .

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MORT / la mort est notre lot
Publié par Etymodico le 04 11 2016

Une racine indo-eutopéenne "(s)mer / (s)mor / (s)mr " signifiant la part, la partie a servi dans plusieurs langues à désigner la mort, laquelle est en effet notre lot .

Bien sûr, outre " mort, mourir ..." , tirés du latin , nous avons des mots plus intéressants .

Ainsi le grec a un mot " Moirai " qui donne les Moires, les déesses du destin, assimilées aux Parques des Romains : elles étaient trois qui filaient le fil de la vie de chacun : la première, Clotho, tient la quenouille . La deuxième, Lachésis, tourne le fuseau et la troisième, Atropos, coupe le fil quand le temps est venu . Nous avons gardé cette image dans des expressions comme " au fil du temps, des heures " .

Autre mot tiré du grec, le terme " ambroisie " ( < a-m(b)r-osia ) , qui était la nourriture des im-mort-els, donc des dieux ; également le prénom Ambroise .

Du côté germanique, nous avons meurtre , meurtrir etc correspondant à l'allemand " Mord " .

Un petit tour, une fois n'est pas coutume, chez nos cousins les Russes : la mort se dit " smert " , mot qui n'est pas sans rapport avec le personnage de Dostoïevski, Smerdiakov, le fils présumé du vieux Karamazov assassiné .

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ECONOMIE / Paroissiens, voisins et métèques
Publié par Etymodico le 02 11 2016

A partir d'une racine indo-européenne " ueik- / uoik- / uik signifiant " habiter, " le grec forme un mot " oikos ", la maison, appelé à un brillant avenir .

En effet " oik-os < * uoik-os a donné le radical " éco- " que nous retrouvons dans " économie ", littéralement " les règles ( nom- ) utiles à l'administration de la maison et de la famille . Plus récemment ce même radical a formé le mot " écologie ", puisque la planète est notre maison commune .

L'idée d'administrer se retrouve dans le mot di-oik-eia, une division administrative de l' empire romain que les Chrétiens ont reprise sous la forme du " diocèse ", puisque les évêques ont pris la suite des gouverneurs dans un Empire romain très affaibli .

A un plus humble niveau, les curés ont eux aussi administré leur " par-oik-ia ", c'est-à-dire leur " paroisse " .

Revenons aux Grecs de l'Antiquité : A Athènes, vivant à côté des citoyens qui bénéficiaient de tous les droits, il y avait des non-Athéniens, Grecs aussi mais pas citoyens, donc n'ayant pas de droits civiques mais pas méprisés pour autant : les " met-oik-oi " , les métèques . C'est seulement beaucoup plus tard que le mot a pris un sens péjoratif .

Le latin s'est lui aussi servi de cette racine pour former les mots " vîc-us, vîcinus et villa " .

Un " vîcus est le nom donné aux quartiers de Rome . C'est aussi le nom des bourgs qui parsemaient la campagne : Des localités actuelles en dérivent : Vic-su-Aisne, Vix en Bourgogne, ( là où on a découvert le fameux cratère ).

Les habitants d'un même vîcus étaient des vîc-in-i, des " voisins " ( cf les chemins vicin-aux ) .

Quant à la " villa ", c'était d'abord une ferme avec la maison du patron, toutes ses dépendances et un certains nombres d'habitations qui se regroupaient autour et qui plus tard ont donné la " ville " .

La même racine a donné chez nos cousins Grands Bretons les toponymes en- wick : War-wick ou en -wich : Green-wich, Sand-wich, Ips-wich etc .

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TUER /
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Un radical " tu- " signifiant " protéger, veiller à " a donné le tu-teur et la tu-telle .

Dans le sens de " veiller à ", nous aurons l'in-tu-ition , qui veut dire d'abord regarder attentivement .

Jadis à l'époque des cheminées, avant de se coucher, on recouvrait dans l'âtre les braises de cendres pour pouvoir les raviver le lendemain . Mais il arrivait que les cendres les étouffent, les " tu-ent " : Eh oui, le verbe tuer fait partie de la famille . Il arrive que l'on tue à vouloir trop protéger et la famille est un excellent endroit pour se " tuer " !

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SAGESSE
Publié par Etymodico le 12 11 2016

Avec un radical " sap- / sip- " , le latin nous a transmis la notion de saveur, de goût, de sève . Ainsi avons-nous, à côté de sap-ience, sap-ide et son contraire in-sip-ide .

Quand on a déraisonné, il arrive qu'on soit ramené à la raison, à ré-sip-iscence car chez les Anciens, pour goûter la vie et sa saveur, une chose est nécessaire , c'est la sag-esse, dont le radical est la déformation de " sap- " .

Sagesse inséparable de l'idée de sav-oir, ( autre forme ) le sage étant à l'origine celui qui sait vivre, non pas au sens moderne de savoir-vivre ( savoir se servir d'un couteau à poisson ! ), mais celui qui goûte la sève de la vie .

Le malheur est que le savoir se dégrade parfois en jargon prétentieux, en sab-ir, mot que nous a donné l'espagnol ( déformation de sab-er = savoir ) .

Un autre mot est apparenté à cet ensemble, c'est maus-sad-e = goûtant mal, dégoûté . En effet la vraie sagesse devrait nous rendre heureux . Nietzsche n'a-t-il pas parlé de " gai savoir " ?

Quant à l'Homo Sap-iens, ce n'est pas toujours la sagesse qui le guide !

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MOUSSELINE purée mousseline ou Mossoul dans la purée ?
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le ( trop ? ) Proche-Orient et le Moyen-Orient nous ont fourni un certain nombre de mots correspondant à des inventions .

Ainsi qui sait que l'acier damasquiné, le baldaquin, la bougie, la cordonnerie, l'échalote, le moka, le jaseran et la mousseline viennent respectivement de Damas, Bagdad, Bejaïa, ( = Bougie, Algérie ) Cordoue, Ascalon, ( Israël )Moka ( Yémen ), Alger et Mossoul ( Irak ) ?

Quant à la thune ou tune, certains la font venir de Tunis !

Dernières nouvelles : Mussolini viendrait de Mossoul : Un de ses ancêtres aurait été un marchand de tissus, de mousseline .

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CREER
Publié par Etymodico le 13 08 2016

La racine indo-européenne " kr-ê ", créer, a donné, par le latin, le verbe créer, de même sens .

En espagnol et en portugais le verbe criar, qui signifie " nourrir, élever " est à l'origine du mot criolo, notre créole, qui a d'abord désigné le serviteur ou l'esclave élevé dans la maison des maîtres .

Un radical dérivé " cre-sc- " a donné croître ainsi que les radicaux " croiss- / cresc- / crét- / crément- " qui ont le sens de produire, grandir, augmenter . Par exemple " in-crément-er " .

La lune qui grandit dans le ciel montre son croiss-ant . En musique, de l'italien est venu notre " cresc-endo " . Appartiennent peut-être aussi à la même famille les sé-crét-ions et autres ex-crét-ions qui sont des productions physiologiques .

Le mot " con-cret " signifie d'abord " condensé " ( comme dans con-crét-ion ), compact puis solide, matériel .

Le radical " cr- " a donné aussi la crue d'une rivière . Quand on veut étoffer une armée, on a recours à des troupes supplémentaires, des re-cr-ues .

L'équivalent anglais de " crue " est " crew ", léquipage, que l'on re-crut-e également .

Ne pas oublier non plus la déesse des moissons dans l'Antiquité latine, Cérès, d'où viennent les céréales .

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CHAMP /
Publié par Etymodico le 06 07 2016

Le mot latin " campus ", la plaine a donné deux doublets en français : " champ " et " camp " .

Au côté " champ " on peut rattacher les champ-ignons et les champ-ions, ces derniers ne poussant pas aussi vite que les premiers après la pluie . Egalement la Champagne et son produit le plus connu, le champagne . Un roman de George Sand s'intitule " François le Champi ", lequel mot signifiait l'enfant trouvé dans les champs .

Avec le côté " camp " , nous quittons définitivement l'agriculture pour l'armée : le champ-ion était déjà un guerrier et la campagne militaire se faisait à travers champs . L'allemand a d'ailleurs emprunté ce mot pour en faire " Kampf ", le combat .

Mais comme nos sociétés se sont considérablement adoucies, le camp est devenu soit terrain de camp-ing avec le tourisme généralisé soit le camp-us, qui nous vient d'Amérique et qui, sans être aussi touristique est cependant un endroit où règne une décontraction certaine .

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HEUR / Que du bonheur !
Publié par Etymodico le 25 06 2016

Une racine " au-g " , croître, a donné en latin le verbe " augeo " de même sens , d'où notre français aug-menter .

Chez les Romains, certains prêtres, les aug-ures, donnaient les présages favorables à une entreprise politique ou militaire . Notre mot in -aug-urer vient de là .

L'adjectif latin aug-ustus a pris le sens de saint, respectable et c'est sous ce nom que nous connaissons le premier empereur, Aug-uste , lequel empereur a donné son nom au sixième mois de l'année ( qui commençait en mars ), le mois d'août . L'anglais d'ailleurs dit " August " .

Par antiphrase, Auguste est aussi le nom d'un type de clown au maquillage violent et caricatural et déformé est devenu gugusse puis gus .

Le latin a un nom d'agent correspondant à augeo, c'est auc-tor, celui qui augmente et auc-toritas, le prestige , mots qui donneront auteur et autorité . N'oublions pas non plus aux-ilium qui donne auxiliaire .

Ce n'est pas fini : Le mot latin aug-urium, bien déformé a donné ... heur ! que l'on peut trouver dans l'expression " je n'ai pas l'heur de vous plaire " et surtout dans les mots bon-heur et mal-heur . Qu'est ce en effet que le bonheur sinon une formidable augmentation de l'être .

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PARER / Paré à naviguer !
Publié par Etymodico le 25 06 2016

Une racine " pr ", se procurer, acquérir donne un radical latin " par- " de même sens .

Le radical français qui en découle fournit les verbes par-er, dé-par-er, s'em-par-er et son contraire, dés-em-par-er ( un navire ennemi, le mettre hors d'état de nuire ) chose qui le rend " dés-em-par-é " , ainsi que ré-par-er .

Quand on " pré-par-e " un mur devant une ville pour la protéger on construit un r-em-part .

Le verbe sé-par-er a un doublet qui est sevrer .

Le radical s'est spécialisé dans l'acquisition d'enfants : Ceux qui en ont sont des par-ents . Une femme qui accouche est une part-uriente . Les mots primi-par-e, gemelli-par-e, ovi-par-e, vivi-par-e etc font partie de la famille .

Ce que l'on peut acquérir aussi, c'est l'argent : un radical" pau- " latin, qui signifie " peu " devant le radical " per- " ( variante de " par- " ) donne pau-per- qui donne " pauvre " et les formes savantes paupér-isme, paupér-iser .

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par-
Publié par Etymodico le 20 06 2016

Une racine " pr ", se procurer, acquérir donne un radical latin " par- " de même sens .

Le radical français qui en découle fournit les verbes par-er, dé-par-er, s'em-par-er et son contraire, dés-em-par-er ( un navire ennemi, le mettre hors d'état de nuire ) chose qui le rend " dés-em-par-é " , ainsi que ré-par-er .

Quand on " pré-par-e " un mur devant une ville pour la protéger on construit un r-em-part .

Le verbe sé-par-er a un doublet qui est sevrer .

Le radical s'est spécialisé dans l'acquisition d'enfants : Ceux qui en ont sont des par-ents . Une femme qui accouche est une part-uriente . Les mots primi-par-e, gemelli-par-e, ovi-par-e, vivi-par-e etc font partie de la famille .

Ce que l'on peut acquérir aussi, c'est l'argent : un radical" pau- " latin, qui signifie " peu " devant le radical " per- " ( variante de " par- " ) donne pau-per- qui donne " pauvre " et les formes savantes paupér-isme, paupér-iser .

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EL / El, Elohim, Allah et les autres
Publié par Etymodico le 18 06 2016

El était le grand dieu des anciens peuples sémites occidentaux . Les Hébreux en ont fait Elohim, nom de Dieu qui apparaît au tout début de la Genèse . Plus tard les Arabes en ont fait Allah .

On trouve le nom de El dans nombre de prénoms : Daniel, Gabriel, Michel, Raphaël, Samuel et bien entendu Ismaël et Israël.

Babel et Babylone viennent de " bab-ili ", c'est-à-dire la porte du dieu .

Quant à Allah, il ne semble pas avoir toujours été l'ennemi du vin, à en juger par le nom de cette ville de Sicile, Marsala < marsah Allah, port d'Allah, célèbre pour ses vins doux .

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