QUERIR / Sadisme de la question
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Le verbe latin " quaero " signifie chercher, demander . Avec des radicaux différents quér- / quis- / quisit- / quêt- / quest- il est à l'origine d'une foule de mots : quérir / quête // acquérir / acquêts // conquérir / conquête // requérir / requête ... sans parler des mots en -quisition.

Même un mot comme ex-quis est de la famille : un mets exquis n'est-il pas quelque chose de re-cherché ? Et donner la question était bien, par la torture, la recherche de l'aveu, torture infligée, encore aujourd'hui , quand on pose une question aux malheureux élèves , preuve supplémentaire du sadisme des en-saign-ants .

Mais revenons à plus de douceur : si le français " quérir ", vieilli, veut dire prosaïquement aller chercher, son équivalent espagnol " querer " veut dire aimer . " Te quiero " est bien loin de donner la question, encore que de l'amour à la torture il n'y ait pas si grande distance ...

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ILE / Insuline et péninsule
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Les habitants des îles sont des îliens ( nom plutôt réservé aux Bretons ) ou des insul-aires, du latin " insula " ; le même mot a donné pén-insul-e et insul-ine .

Que vient donc faire l'insuline ici ? Eh bien cette hormone porte ce nom pour avoir été découverte dans le pancréas, exactement dans les îlots de Langerhans .

Un autre radical " isol- " de même sens nous est venu par l'italien et nous a donné isol-er etc .

Nouvelle de dernière minute : une grande ville fait partie de cette famille : Bienvenue à Lille .

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PLI / Tout cela est bien compliqué !
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Pour multi-plier commençons par plier . En effet, dans les mots dou-bl-e, tri-pl-e, quadru-pl-e etc on retroupe le mot " pli " .

Curieusement l'anglais et l'allemand ont recours aussi à l'image du pli : c'est ainsi qu'ils disent three-fold, fourfold et zweifältig, dreifältig etc .

Pour torturer aussi, il faut plier ou faire plier, sup-plic-ier la personne qui vous sup-pli-e d' arrêter .

Le pli, c'est aussi ce qui est caché, d'où la du-plic-ité de celui qui veut cacher son jeu .

A la rigueur on peut montrer son jeu à qui partagera votre secret, votre com-plic-e .

Sans vouloir être hypocrite, on peut ne pas tout exprimer, considérer que cela va sans dire, que c'est im-plic-ite . Sauf, si l'on vous le demande, à tout dévoiler, à ex-plicit-er .

Mais j'arrête ici mes ex-plic-ations et ne souffrirai aucune ré-pliqu-e .

Post-scriptum : le mot grec " di-plos ", double, est à l'origine du di-pl-ôme, c'est-à-dire du double que l'on garde précieusement dans les archives, d'où diplomate et diplomatie .

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TESTICULES / Témoins modestes mais non négligeables
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Jadis dans certains cas chacune des deux parties était assistée par un tiers un " tri-st-is* = un troisième qui se tient, lequel a donné le latin " testis " , le témoin .

Pour rédiger son test-ament, il fallait un témoin, qui at-test-e . Une autre personne, par son témoignage, pouvait con-test-er telle ou telle décision . Quant à dé-test-er, il a d'abord signifié " repousser un témoignage " .

Le petit témoin, le " testi-culus ", certes modeste, n'atteste pas moins la virilité, encore que de nos jours on entende plus d'une fois mainte femme dire " qu'elle s'en bat les couilles ! "

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ROSSE / Tout beau au-delà du Rhin, tout moche en-deçà
Publié par Etymodico le 17 03 2016

la racine " kr-s ", courir a donné par le latin nos radicaux " cour- / cours- / curr- / curs- de même sens .

Dans les langues germaniques, elle a donné l'anglais horse, le cheval ( au [k] latin correspond le [h] germanique ) et l'allemand Ross, le coursier .

Mais certains mots, en traversant le Rhin, perdent de leur superbe : c'est ce qui est arrivé à das Ross, le cheval fringant, lequel est devenu en français et en changeant de genre un mauvais cheval, une haridelle," une rosse " .

Curieusement, cet animal partage le même sort que " vache " dans son sens de " sévère " .

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SOU / Un sou plus très solide !
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Le mot "solidus " a donné sans surprise " solide " . Il a désigné, sous l' empereur Constantin, un pièce d'or massif, puis, au Moyen Âge, une monnaie d'or à l'origine valant, comme le shilling, le vingtième de la livre , notre sou .

Avant de perdre toute valeur, il avait servi à payer les troupes, la solde des soudards ou soldats, à les " soudoyer " .

Le sens de " solide, consistant " s'est conservé dans le verbe " souder " .

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PAGANISME / Païens de paysans !
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Un verbe latin " pango " d'un radical " pag- / pang- " veut dire " enfoncer " . La première chose que faisait un paysan pour délimiter son champ était d'enfoncer une borne en terre , un " pag-us " .

Le mot a signifié ensuite un territoire rural délimité par des bornes, un district . Ce mot a donné le français " pays " et ses habitants, les " pag-ani ", les paysans .

Comme le christianisme s'est d'abord implanté dans les villes, les " pagani " , les paysans, sont devenus les païens .

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CAPITAL / L'animal fait des petits
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Le radical capit- / cipit- = " tête " a donné dé-capit-er, oc-cipit-al, " pré-cipit-er " etc .

Les Romains étaient des paysans et des éleveurs . Comme de nombreux peuples éleveurs, notamment en Afrique, pour toute fortune ils avaient leur bétail, qu'ils comptaient par tête ; c'est ainsi que " capitàle ", déformé, a abouti à " cheptel ", lequel, passé en anglais, a donné "cattle " avec le même sens .

Le mot " capitàle " à côté de cheptel a donné un deuxième doublet " capital ", qui, lui, fait davantage de petits et bien plus rapidement .

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BOUGRE / Pauvres Bulgares !
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Pauvre bougre ! bougre d'âne ! Qui sont ces bougres que nous plaignons ou engueulons ? Eh bien ce sont les Bulgares . Et qu'est-ce que les Bulgares nous ont fait pour mériter ces injures ?

Au Moyen-Age, en Bulgarie se manifestèrent des hérétiques qui ressemblaient beaucoup à nos Cathares : les Bogomiles .

En ces temps bénis, quand on n'était pas très catholique ou très orthodoxe, on avait de sérieux ennuis . On était d'abord déconsidéré sexuellement, accusé d'homosexualité et voué au bûcher : " bougre " a d'abord eu cette acception .

Ensuite, le sens s'est perdu et le terme est devenu vaguement injurieux, voire plaisant dans sa variante ' bigre ! "

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LUTECE / De la ville boueuse à la ville Lumière
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Le mot latin " lutum ", la boue, donne lut et luter . Le lut, anciennement argile de potier, est utilisé pour boucher des vases, des chaudières .

La langue gauloise, proche du latin , a créé à partir de ce mot un nom de ville bien connu : Lutetia , Lutèce, capitale du peuple des Parisii, et un autre moins connu, celui d'une ville de l'Hérault, Lodève .

La Lutèce en question n'était pas située où on l'a longtemps cherchée, dans l'île de la Cité, où jamais rien de gaulois n' a été découvert, mais à Nanterre,dans une boucle de la Seine .

Les ancêtres des Parisiens n'étaient que des " boueux " .

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MOIS / Mal lunée
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Nos ancêtres n'avaient guère que le soleil et la lune pour se repérer dans le temps . Le calendrier a d'abord été lunaire . Il l'est encore dans certains cas, pour des usages religieux notamment .

Une racine " me- / me-n- / men-s " signifiant " mesurer " d'où mens-uration, im-mens-e, in-com-mens-urable, a donné en latin le nom du mois " mens-is ", d'où mensuel et, déformé, " mestr- " dans se-mestre, tri-mestre etc .

Et la lune dans tout cela ? --Patience,nous y arrivons : en grec, le radical méno- veut dire la lune, d'où la méno-pause .

Cette association de la lune, du mois et des règles ( mens-truations ) se retrouve dans l'anglais " menses" , tiré de mensis, le mois .

Les langues germaniques, notamment l'anglais et l'allemand ont des mots très proches pour la lune et le mois : moon / month et Mond / Monat .

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SINOLOGUE / Cinéphile et cynophile le sinologue ?
Publié par Etymodico le 20 03 2016
Pourquoi pas ? Qu'set-ce qui empêche le sinologue, spécialiste de la civilisation chinoise, ( sino- Chine ) de voir courir des chiens, ( cyno- = chien ) des lévriers ( pas des pékinois ) et aller au cinéma !
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MARABOUT / Plus un radis pour le marabout !
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Ce cri de révolte du paroissien régulièrement tondu, c'est de l'arabe !

Le nom de la capitale du Maroc Rabat est en arabe " ribatx ", le fort, de la racine " r.b.tx. " = fortifier, laquelle a donné aussi marabout ( < marbutx " )

Vient de là également une célèbre dynastie, les Almoravides ( < al- murâbitxûn ) à laquelle nous devons la Koutoubia de Marrakech, la Tour Hassan de Rabat et ... la Giralda de Séville .

Cette dynastie frappa une monnaie , le maravédi, qui, déformé, devint en français le radis dans l'expression ' je n'ai plus un radis ! "

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PENICILLINE / Ne nous emmêlons pas les pinceaux !
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Le mot latin " pênis " désigne la queue, puis le pénis . Curieusement le diminutif de ce mot , " penicellus ",la petite queue, désigne le pinceau qui est devenu en anglais , allez savoir pourquoi, " pencil ", le crayon .

Mais ce n'est pas tout . Les savants, ayant touvé un champignon qui, au microscope, avait à voir dans sa forme avec le pinceau, l'ont baptisé " penicillium " et l'une de ces divines moisissures a donné la pénicilline, à laquelle par un heureux retour des choses, plus d'un membre atteint de syphilis est redevable de son salut !

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SIESTE / Sexte et sieste
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Outre les matines ( sonnez-les ! ), le moines chantent ou récitent des prières à heure fixe : prime ( < prima hora = première heure ) à 6 h , tierce ( < tertia = troisième heure ) à 9 h , sexte ( < sexta = sixième heure ) à 12 h , none ( < nona = neuvième heure ) à 15 h .

Moi, je préfère une autre sixième heure : sexta > la sieste .

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