Le français n'a qu'un adjectif pour désigner ce qui est chaud . Les Allemands et les Anglais distinguent, eux,la chaleur agréable ( warm / warm ) et la chaleur désagréable - heiss / hot )
Une température très chaude est qualifiée de caniculaire . Le mot canicule vient du latin canicula = petite chienne .
Cette petite chienne est l'étoile Sirius qui, du 24 juillet au 24 août, se lève et se couche en même temps que le soleil . Les anciens voyaient en elle la chienne du chasseur Orion, qui donnait son nom à la constellation .
Un autre mot vient de canicula, c'est chenille d'après la ressemblance de la tête .Le latin follis ( = soufflet pour le feu ) a donné fol et fou . Littéralement l'insensé ne contient que du vent, c'est une baudruche . Il est de la même famille que balle et ballon, d'origine germanique, eux aussi gonflés d'air .
Assez souvent au mot d'origine latine qui contient un "f" correspond en germanique un "b" : ex : frère / brother / Bruder .
Quand on ampute un mot de sa fin, cela s'appelle une apocope . Ainsi télévision devient télé .
Ce procédé donne naissance à de nombreux mots d'argot : manifestation < manif / périphérique < périf / manipulation < manip .
Quand on ampute un mot de son début, cela s'appelle une aphérèse . Ainsi un autocar devient un car .
Ce procédé donne naissance à de nombreux mots d'argot : capitaine < pitaine, bobinette < binette .
En changeant de langue lui aussi : Le mot allemand Reiter , cavalier devient un reître, un guerrier brutal en passant en français . Même évolution péjorative que le mot hère .
Le mot tête vient du latin testa qui ne signifiait pas tête, mais tesson, pot . C'est ce mot d'argot latin qui est devenu notre mot noble .
La métaphore du pot ou de tout objet arrondi pour désigner la tête est à l'origine de nombreux synonymes : cafetière, bille, bouille, poire, fiole, bobinette > binette etc.
Au commencement était la tonne, mot gaulois qui désignait le tonneau . Puis vint la tonnelle, arrondie comme un tonneau, sur laquelle on fait grimper des plantes . Les Anglais nous l'empruntèrent sous la forme de tunnel, pour dénommer une voûte en berceau et ...nous la rendirent, à l'époque des chemins de fer pour désigner une galerie souterraine .
Le mot apparaît en 1885, ce qui écarte l'hypothèse du " bystro" ( = vite ) que les Cosaques, impatients d'étancher leur soif auraient prononcé ( en 1814 ) pour se faire servir rapidement.
En réalité, le mot bistrot est une variante de l'argot bistingo ( = petit restaurant )et de bastringue .
Crevette est le mot picard et normand correspondant à chevrette . Les deux en effet sont des animaux gambadeurs .
Le picard était au Moyen-Age une langue prestigieuse, dotée d'une riche littérature .
Tout bonnement en changeant de langue . C'est ce qui est arrivé au mot allemand Herr = le seigneur. En passant en français, il est devenu un pauvre hère, un homme misérable .
Le langage reflète à sa manière l'inimitié ( ancienne ) entre voisins .Autre exemple le mot reître qui vient de l'allemand Reiter, le cavalier .
Le pou est un insecte peu recommandable . Chaque rentrée des classes, il sévit dans les maternelles . A vos peignes, chères mamans !
Pourquoi alors dit-on " fier comme un pou " ? C'est qu'il y a confusion entre le pou, l'insecte et le pou ou poul, vieux mot qui désignait le coq et que l'on retrouve dans poule et poulet .
Ce qui change tout car quoi de plus fier que ce noble animal qui chante sur son tas de fumier !
Le mot huile vient du latin oleum qui ne comportait pas de " h " . On a écrit huile au lieu de uile pour ne pas le confondre avec vile ( = la ville ) à une époque où le "u" et le "v" étaient confondus dans l'écriture .
D'où l'orthographe de huître, huit, huis etc .
Saviez-vous qu'au 16ème siècle, les Parisiens se mirent à prononcer le "r" entre voyelles "z" ?
le mot père se prononçait pèze . ( N'y voyez aucune allusion financière ! ) Le mot chaire se prononça chaise . Plus tard, le grammairien Vaugelas spécialisa les sens de ces deux mots .
Il en reste une autre trace dans le mot bésicles, employé de façon plaisante au sens de lunettes ( Ex : chausser ses bésicles ) qui vient du béryl .