CHANCE / Cela tombe bien ou mal
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le mot " chance " est de la famille de " choir, chute " . La chance et son contraire, la malchance, est ce qui nous tombe dessus . Ne dit-on pas qu'on est bien ou mal tombé avec Untel ou Unetelle ? Et quand cela va très mal, c'est la déchéance .

Celui qui tombe mal, qui n'a pas de chance est un " mé-chant " , un malheureux . Et le malheur n'améliore pas les gens .

Un autre radical apparenté est cad- que l'on trouve dans " décadence " .

Troisième radical : cid- . Le soleil, chaque soir, tombe à l'horizon, à l'oc-cid-ent .

Et l'ac-cid-ent qui nous tombe dessus, c'est "pas de chance " !

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MUTTON / De sheep à mutton
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Comment se fait-il qu'en anglais le mouton sur pied se dise " sheep " , mais que dans l'assiette il se nomme " mutton " ? Même chose pour le boeuf sur pied " ox " ( comme dans Oxford = " le gué des boeufs " beau nom pour des étudiants ! ) qui devient " beef " .

On aura remarqué que " mutton et beef " ressemblent étrangement à " mouton et à boeuf " .

Pas si étrange quand on se souvient qu'il y a presque mille ans,les Normands , avec Guillaume le Conquérant ont envahi l'Angleterre . Et ces Normands parlaient français . En bons conquérants, il ont fait travailler le peuple anglo-saxon conquis et ont mangé le fruit de son travail .

Ce qui explique également les milliers de mots d'origine française qui composent la langue anglaise .

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CHEZ / Viens chez moi dans ma case
Publié par Etymodico le 01 11 2016

La préposition " chez " est tirée du latin " casa " , la cabane, qui a donné aussi case .

Un [ k ] latin devant un [ à ] accentué donne [ sh ] . Ceci n'est valable que pour la France du Nord ! château / chat / chien sauf le Picardie et la Normandie ( cateau / cat / quien ) .

Dans la partie sud de la France ( Occitanie ) , le son [ k ] demeure comme en Espagne , en Italie : n face de château, on a castello / castillo ( d'oû la Castille le pays des châteaux ) .

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TEMPLE / Du ciel sur terre
Publié par Etymodico le 01 11 2016

A l'origine le " templum " romain est une partie du ciel découpée ( tem-l-o-m * ) par la baguette d'un prêtre appelé augure . dans cet espace délimité, les augures observaient le vol des oiseaux et en tiraient des augures, des présages .

Plus tard templum a signifié la projection sur terre de cet espace céleste . C'est devenu le temple , où n'entrait personne sauf les prêtres .

La racine tem- / tom- / tm- qui signifie couper se retrouve dans le tome , qui est un gros livre qu'on a coupé en volumes .

On la retrouve également dans l'atome, que l'on a cru longtemps insécable, non coupable ( mais quand même coupable de catastrophes ! )

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CAUCHEMAR / Quelle horreur ! un cheval me piétine
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le mot " cauchemar " s'analyse comme suit : cauchier, en ancien français " marcher sur " ( cf côcher ) , du latin " calcare " et " mare " mot flamand qui s'apparente à l'anglais " mare " , la jument et à l'allemand " Mähre ", la jument aussi .

L'anglais " nightmare " signifie mot-à-mot " jument de la nuit " . Quant au maréchal, c'était l'homme qui s'occupait des chevaux .

Mais le plus étonnant, peut-être, c'est ce tableau du peintre suisse Füssli, intitulé " Le cauchemar " où l'on voit une jeune femme , horrifiée, se réveiller d'un mauvais rêve .Dans le fond du tableau : une tête de cheval .

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DOUBLET / Captif donc chétif
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Les Gaulois, après la conquête, se sont mis tant bien que mal, au latin, la langue du vainqueur . Charlemagne n'ayant pas encore inventé l'école, ils l'ont considérablement déformé .

Plus tard, au Moyen-Age et à la Renaissance, les intellectuels, qui eux connaissaient le latin, ont introduit une masse de mots latins tels quels, en supprimant simplement la terminaison .

Résultat, des dizaines de doublets, c'est-à-dire des groupes de deux mots dérivant du même étymon ( mot latin ), l'un, populaire, très déformé, l'autre, savant, très proche . Ainsi " captivus " le prisonnier a donné " captif " , facile à reconnaître et aussi, moins évident, " chétif " .

Autres couples : examen / essaim // pasteur / pâtre // homme / on // grammaire / grimoire etc.

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PAYER / Pour avoir la paix, paie !
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le mot latin pax = la paix apparaît dans le radical pac- que l'on trouve dans pacifique, pacifier etc . Mais un autre mot en est issu, c'est pacare* < payer et qui s'apparente à l'espagnol pagar .

Dans bien des cas, payer est encore la meilleure façon d'avoir la paix .

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TCHAO / Saluer, c'est trouver son maître
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Cette salutation bien connue vient de l'italien " ciao " qui est la déformation de " schiavo " , l'esclave . Ne disait-on pas jadis " serviteur " pour remercier ? Cette formule est maintenant ironique et a plutôt le sens de " va te faire voir ! " .

Mais d'où vient le mot " esclave " ? Eh bien, c'est la déformation de " slave " . Les peuples slaves étaient au Moyen-Age un vaste réservoir dans lequel les empires du sud ( Byzance et les califes de Damas et de Bagdad puisaient abondamment pour se fournir en esclaves .

Comme quoi, il faudrait réfléchir à deux fois avant de saluer à la légère ...

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SMITH / C'est en forgeant qu'on devient forgeron
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Comment se fait-il que tant d'Anglais s'appellent Smith, d'Allemands Schmidt et de Flamands Smet ( le vrai nom de Johnny ) ?

C'est que ces patronymes ( noms de famille ) sont d'abord des noms de métier et désignent le forgeron . Dans un monde où la majorité vivait à la campagne, chaque village avait son forgeron pour ferrer les chevaux et fabriquer des outils .

De plus il y avait des petites mines de fer un peu partout, d'où les multiples toponymes ( noms de lieux ) : Ferrière en France, d'où les patronymes : Herrera en Espagne , Ferreira au Portugal etc .

Et en France, comment s'appelle le forgeron ? Le suspense est intolérable, je sais , mais il faudra attendre un prochain zoom !

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TE / A la recherche du té perdu
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le français est parmi les langues romanes ( les langues issues du latin ) la langue la plus éloignée de la langue mère . Les gosiers de nos ancêtres Gaulois, Francs, sans compter tous les autres, à l'époque où Charlemagne n'avait encore inventé l'école, l'ont terriblement mâchonnée .

Le mots latin " dàtum ( donné ) , fàta ( destin ), nàtus ( né ) , renàtus ( re-né ), spàtha ( épée ) " ont donné respectivement les mots dé ( à jouer ), fée, né, René, épée .

Mais où est passé le " t " que contenaient les mots latins ? Une simple loi phonétique l'explique : Après une syllabe accentuée, l'ancien " t " disparaît alors qu'il demeure en italien et qu'il se transforme en " d " en espagnol .

C'est ce qui explique que à nos participes passés en " é " : " chanté "correspondent " cantato " en italien et " cantado " en espagnol .

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QUATRE / Quand on est plus de quatre, on est une bande de c...
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Brassens a immortalisé cette vérité . Il faut partir d'une constatation physiologique : l'oeil humain, dit G.Ifrah, ne peut embrasser plus de quatre éléments . Au-delà, il est obligé de compter . Il en reste des traces dans les langues .

C'est ainsi que le grec ancien et le sanskrit, la langue sacrée de L'Inde, déclinent les adjectifs numéraux 1,2,3,4 jusqu'à quatre . Au-delà, ils sont invariables .

Dans les familles romaines, les quatre premiers enfants portaient des prénoms bien individualisés ( Aulus, Titus, Marcus etc ) A partir du 5ème, on les appelle, comme dans certains pays d'Afrique, dans l'ordre d'apparition : Quintus, Sextus, Septimus, Octavus, Nonus, Decimus . )

Dans le plus ancien calendrier romain, l'année, qui commençait en mars, n'avait que dix mois . Les quatre premiers étaient associés à des divinités particulières : Mars < Mars / Avril < Aphrodite / Mai < Maia / Juin < Junon . Au-delà, on comptait : 5ème / 6ème... Quintilis ( devenu plus tard Julius ( juillet )en l'honneur de Caius Julius Caesar ) Sextilis ( devenu Augustus ( août ) en l'honneur de l'empereur Auguste ) September, October? November, December .

Un dernier exemple, toujours à Rome : les chiffres : de 1 à 4 , c'étaient des encoches droites sur un bâton ( I, II, III, IIII ( plus tard devenu IV ) . A partir de 5, on a l'encoche en forme de V que nous connaissons .

Je n'irai pas au-delà de quatre exemples .

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FATAL / C'est ton destin
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le radical fa-t- signifie " dire " . Le fatum , le destin, c'est ce qui a été dit une fois pour toutes . C'est l'inéluctable, le fatal . Les Portugais, dans leur fado, ont conservé ce sentiment .

Mais nous aussi, nous avons dans notre mythologie des personnages qui incarnent le destin . Ce sont les fées < " fatae " . Elles succèdent aux Parques de l'Antiquité qui filaient, dévidaient et coupaient le fil des destinées humaines .

Quant aux Arabes, ils ne disent pas " c'est dit " , mais " c'est écrit " = mektoub .

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CHEVAUX / Un cheval . Pourquoi pas des chevals ?
Publié par Etymodico le 01 11 2016

C'est ce qu'écrivaient nos ancêtres . Parce qu'ils parlaient comme ils écrivaient, eux . " Chevals " avec un " s " était le pluriel régulier .

Comment a-t-on pu en arriver à " chevaux " ? C'est une longue histoire . D'abord le " l " n'était pas prononcé comme aujourd'hui . Il ressemblait au " l " de l'anglais " bell " . Ou encore lorsque une personne d'origine portugaise prononce le mot " Portugal " .

Quand ce genre de " l " était prononcé devant une consonne, en l'occurrence un " s " du pluriel, il ressemblait étrangement au son [ u ] que nous notons " ou " . Le mot se prononçait à peu près comme " tchevaouss " et s'écrivit " chevaus " .

Les copistes, eux, toujours pressés, inventèrent une ligature " x " pour remplacer les deux lettres finales " us " ; ils l'écrivirent " chevax " , mais jamais on ne prononça " chevakss " .

Plus tard, on voulut rétablir le " u " et on aboutit au monstre actuel qu'est notre orthographe " chevaux " .

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DELIRER / Un attelage en folie
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Les Romains avaient un mot " lira " pour désigner le sillon . un bon paysan doit savoir tenir son âne ou son attelage de boeufs pour aller droit . S'il n'y parvient pas, il dé-lire .

N'est-ce pas la même image que nous reprenons quand nous disons de quelqu'un qu'il dé-raille ?

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COMPTER / De la réputation à l'amputation
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Une façon primitive de compter utilisée par les bergers romains était de faire passer un à un leur moutons dans un couloir et de cocher sur un bâton...de berger .

Un trait par unité . A partir de 5, une encoche en forme de V . A partir de 10, un V à l'envers sous le V donnant un X .

Compter, c'est couper, tailler . Un radical put- forme les mots qui renvoient au comptage, puis à toute activité intellectuelle : réputer, disputer, députer, comput etc .

Un seul mot a conservé le vieux sens de couper c'est amputer .

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