Avec un radical " sap- / sip- " , le latin nous a transmis la notion de saveur, de goût, de sève . Ainsi avons-nous, à côté de sap-ience, sap-ide et son contraire in-sip-ide .
Quand on a déraisonné, il arrive qu'on soit ramené à la raison, à ré-sip-iscence car chez les Anciens, pour goûter la vie et sa saveur, une chose est nécessaire , c'est la sag-esse, dont le radical est la déformation de " sap- " .
Sagesse inséparable de l'idée de sav-oir, ( autre forme ) le sage étant à l'origine celui qui sait vivre, non pas au sens moderne de savoir-vivre ( savoir se servir d'un couteau à poisson ! ), mais celui qui goûte la sève de la vie .
Le malheur est que le savoir se dégrade parfois en jargon prétentieux, en sab-ir, mot que nous a donné l'espagnol ( déformation de sab-er = savoir ) .
Un autre mot est apparenté à cet ensemble, c'est maus-sad-e = goûtant mal, dégoûté . En effet la vraie sagesse devrait nous rendre heureux . Nietzsche n'a-t-il pas parlé de " gai savoir " ?
Quant à l'Homo Sap-iens, ce n'est pas toujours la sagesse qui le guide !