PRENOM / Dire la même chose en plusieurs langues
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Mansour et Vincent . Lucien et Mounir . Malika et Régine .

Ces prénoms, d'origine gréco-latine et germanique d'un côté, arabe ou persane de l'autre, signifient la même chose : vainqueurs, lumineux et reines .

Et que dire de Aziz ? C'est l'équivalent de Aimé . Et de Karima ? C'est Adèle, la noble .

Quant à Abdallah, c'est Théodule, l'esclave, le serviteur de Dieu .

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MI / Polluez, polluez, il en restera toujours quelque chose !
Publié par Etymodico le 23 02 2016

La racine " medh ", demi ou moitié, est à l'origine du radical " médi-" que l'on trouve dans Médi-terranée, inter-médi-aire, médias, médius, médium, méd-iateur etc .

Déformé, " médi- " est devenu " méri- " dans méri-di-onal .

Plus déformés encore : " mi- " dans mi-di, mi-nuit . Un mur mi-toyen est situé au milieu de deux propriétés . Jadis le métayer devait la moitié de sa récolte au propriétaire de la terre . Et le mât du milieu est le mât de misaine .

Par l'italien, nous avons mezz-anine, inter-mezz-o, mezz-a voce .

L'espagnol nous a donné le média-noche, un repas pris à minuit .

En grec le radical " méso- " est présent dans la Méso-potam-ie, l'Irak actuel, à proprement parler, entre les fleuves ( Le Tigre et L'Euphrate ) .

Toujours plus à l'est, chez nos cousins Indiens : Un Etat de l'Inde s'appelle en hindi le Madhya-Pradesh . Il est situé, comme son nom l'indique, au centre du pays ; Sa capitale est Bhopal, tristement célèbre à cause de la catastrophe de l'usine de pesticides de Union Carbide survenue en 1984 ( 20 000 morts ) .

Comme quoi l'étymologie peut faire parler de tout ...

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BERRY / Gloire aux valeureux Berrichons, rois du monde !
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Nos ancêtres ne se mouchaient pas du pied ! Les noms de Bourges et du Berry ( dans le Cher ) viennent du nom du peuple gaulois qui se nommait en toute simplicité les Bitu-riges, mot-à-mot " les rois du monde " .

En effet la racine " gwei / gwi ", vivre, qui nous a valu le latin " vit-a ", la vie, a abouti à " bitu- ", le monde .

Nous reconnaissons par ailleurs le radical " rig- ", le roi, que l'on retrouve dans Vercingéto-rix .

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FERTILE / Du berceau au tombeau
Publié par Etymodico le 23 02 2016

La racine " bher / bhor / bhr ", porter, est une des plus prolifiques de l'indoeuropéen :

Le latin a donné le radical " -fère " que l'on trouve dans coni-fère, auri-fère etc .

Des radicaux " fer- / fr " découlent les verbes légi-fér-er, dé-fér-er, dif-fér-er, pré-fér-er, pro-fér-er, ré-fér-er, trans-fér-er, souf-fr-ir ( = sup-port-er ) et of-fr-ir ( = ap-port-er ) .

Ce que nous ap-port-e fort-uitement le sort, c'est la fort-une alors que le voleur furt-ivement nos l'em-port-e .

La terre qui rap-port-e est dite fert-ile .

Le grec nous fournit le radical " -phor- " méta-phor-e, phos-phor-e, Bos-phor-e et autres dory-phor-es ...

J'ai oublié l'am-phore, le vase que l'on peut porter avec deux anses ( et avec aisance ), lequel mot, passé en latin : " ampulla " a donné l'ampoule .

Chez nos cousins Germains le "bh " est devenu " b " : Quand un Allemand a été porté neuf mois dans le ventre de sa mère, on dit : " er ist ge-bor-en " et si c'est un Anglais, " he is bor-n " . Les " born again " ne sont pas tous bornés mais sont tous des Re-nés .

Cela ne suffit pas de naître, il faut, hélas, mourir et alors, grande chance ( façon de parler ) d'être porté en "bière " .

Pour me consoler, je vais de ce pas m'en boire une .

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PESSOA / Son nom est Personne
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Le grand écrivain portugais Fernando Pessoa avait un nom qui signifiait " la personne ", du latin " perso(n)a " .

De toutes nos langues-soeurs, les langues romanes, ( portugais, espagnol/castillan, catalan, occitan, français, italien, roumain ) seul le portugais, parlé sur trois continents par 250 millions d'hommes, n'a pas le " n " . En effet, entre deux voyelles, il l'a perdu .

C'est ainsi que lu(n)a a donné lua, Lissabo(n)a > Lisboa, bo(n)a > boa .

J'en remets une couche : le portugais a perdu aussi son " l " intervocalique : do(l)or > dor, co(l)or > cor et co(l)obra, la couleuvre, a donné cobra !

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PLEONASME / Un ongle incarné dans la chair
Publié par Etymodico le 23 02 2016

" J'ai un ongle incarné dans la chair ", dit ce patient . --C'est un pléonasme . --C'est grave, docteur ?

Le pléonasme, bien sûr, n'est pas une maladie, sauf peut-être une maladie bénigne du langage, qui consiste à exprimer la même idée avec des mots différents . Ainsi le radical " carn- " dans in-carn-é veut dire " chair " .

Qui d'entre nous n'a pas parlé de " sortir dehors ", de " prévoir à l'avance " ?

Fait fureur, ces jours-ci, le " danger potentiel " !

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HELIO- / Pauvre Grèce ! En plus elle a perdu son s
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Comparons les couples : sol-aire / hélio- // serp-ent / herpéto- // sal-in / halo- //salv-ateur / holo- //séd-entaire / -èdr- // six / hexa // sept / hepta- // sim-ilaire / homo- .

Nous observons que le premier terme possède un " s " initial tandis que le deuxième a un " h " .

C'est que le premier mot est d'origine latine tandis que le deuxième est d'origine grecque .

En effet le grec ancien a perdu le " s " indoeuropéen alors que le latin l' a conservé .

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ENERGIE / Boulevard et sidérurgie
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Une racine indoeuropéenne " uer-g ", travailler, a donné le mot grec " ergon ", le travail d'où nous viennenr erg, ergo-nomie, én-erg-ie, erg-astule, én-erg-umène .

A partir de " uor-g " nous avons " organon ", l'outil, qui a donné organe et orgue .

Quant à " ur-g ", il a fourni nombre de mots en " -urge / -urgie " : de la chir-urg-ie ( d'où l'anglais " surgeon " ) , travail manuel, mais quel travail ! jusqu'à la sidér-urg-ie en passant par les démi-urg-es, thaumat-urg-es et autres moutons de Pan-urg-e .

Du côté germanique, nous avons, bien entendu, " work " en anglais et " Werk " en allemand sans oublier le néerlandais " werk " qui est à l'origine de notre " boule-vard " (< bolwerc ), anciennement levée de terre, puis rempart, puis boulevard, ces derniers étant à la place des anciens remparts .

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PRESSION / Ne nous mets pas la pression !
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Beaucoup de choses nous accablent en ce monde : depuis les heures de pointe où nous sommes com-prim-és dans le métro jusqu'à certaines hantises dont nous sommes op-press-és en passant par toutes sortes de press-ions . Ne parlons pas des régimes qui op-prim-ent et ré-prim-ent leurs peuples .

Cela peut mener à la dé-prim-e sinon à la dé-press-ion . Il y en a même qui pensent à se sup-prim-er .

Qu'avons-nous pour faire face ? Beaucoup de choses : tous les arts, tous les sports, tous les gestes, toutes les paroles, les mots qui soignent si bien les maux, bref tous les moyens d'ex-press-ion qui peuvent extérioriser nos peurs et nos rages .

Ces malheurs, une fois transformés, transcendés par les lettres, les arts et les sciences laissent leur em-preint-e, risquent de faire grosse im-press-ion .

J'ai fait fort . J'arrête et je m'en vais dé-com-press-er .

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TERRE / Si la terre devenait torride...
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Le latin a hérité de l'indoeuropéen " ter-s / tor-s / tr-s ", sec, les radicaux " terr- et torr- " .

Quand les eaux se sont retiréees, est apparue " terra ", la sèche, la terre .

Dans les pays secs, médi-terr-anéens, torr-ides, les rivières qui coulent, quand elles coulent, deviennent vite des torr-ents .

Une façon de sécher certains produits, comme le café, c'est de les torr-é-fier .

Le radical " torr- " modifié en " tost-us "a donné l'anglais toast, vite repris par le français, encore que porter un toast consiste plutôt à ingérer du liquide ...

Ne pas oublier, bien sûr,l'anglais " thirst " et l'allemand " Durst ", qui veulent dire, l'un et l'autre, la soif .

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RHETEUR / Le verbiage du rhéteur
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Une racine " uer / uor / ur "et ses différents élargissements " uer-dh / uor-dh / ur-dh / ur-ê ", parler, a donné en latin le radical " verb- " d'où viennent verb-e, pro-verb-e, ad-verb-e, verb-iage et verve .

En germanique, nous trouvons l'anglais " word " et l'allemand " Wort " sans oublier le danois " ordet ", titre du célèbre film de Dreyer .

Du côté grec, " ur-ê " nous fournit le radical " rhê- " qui donnera rhéteur, rhétorique etc .

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BOULEAU / Du bouleau au béton
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Un peu de gaulois pour varier : une racine " gwet " a donné le nom du bouleau, lequel, est passé en latin sous la forme " betulla " à qui nous devons, bien sûr, la famille botanique des bétulacées, mais aussi un certain nombre de noms d'hommes importants : Du Bellay, Théodore de Bèze, l'ébéniste Boulle et le compositeur... Pierre Boulez .

Mais à cette même racine le latin a emprunté aussi le mot " bitumen ", un goudron de bouleau obtenu par distillation de son écorce, une preuve de plus que nos ancêtres n'étaient pas techniquement inférieurs à leurs conquérants .

Et ce " bitumen " est à l'origine de notre bitume et de notre béton .

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POMME / Croquer la pomme, est-ce un mal ?
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Y avait-il un pommier dans le Jardin d'Eden ? --Pas du tout . D'où vient alors cette expression " croquer la pomme " symbole de la tentation,particulièrement celle du péché de la chair ?

Eh bien, d'une erreur de traduction : Le texte hébreu parle de l'arbre du bien et du mal et du fruit de ce dernier qu'il ne faut pas manger .

Or le mot latin " malum ", le mal a un autre sens : la pomme ! Et voilà comment notre cher pommier et son fruit savoureux ( " Mangez des pommes ! " nous a dit un jour Chirac, sûrement pour soutenir l'agriculture française ) sont devenus le signe de la tentation, d'une si goûteuse tentation .

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MUTER / Toi, le migrant, trouve-toi une autre communauté !
Publié par Etymodico le 02 03 2016

La très prolifique racine " mei / moi / mi ", avec ses différents élargissements : " moi-t / moi-n / mi-g " signifie " changer " .

Le verbe latin " me-o ",changer de lieu, passer d'un endroit à un autre donne mé-at, (im)-per-mé-able et... ne jamais oublier la redoutable efficacité des gosiers gaulois, qui, revanche des vaincus, ont massacré la langue de leurs massacreurs )... congé ! ( < com-me-a-tu-s ) qui est la permission de partir .

Changer de lieu, c'est aussi, hélas ! mi-g-rer ( < mi-g-rare ) .

La forme " moi-t " a donné " mû-t-o " et le français mut-er, com-mut-er, per-mut-er, trans-mut-er et aussi mu-er, com-mu-er, re-mu-er et mutu-el .

Encore un monstre : " im-pro- mu-tuare " > emprunter !

Quand une chose change de main, c'est un don, un " mû-n-us " > ré-munér-ation et muni-fic-ence . Mais le pendant du don, son contre-don, c'est une obligation, une charge et c'est ainsi que le " mû-n-us ", la charge d'homme politique dans le monde romain donnera son nom au " mûni- cip-ium ", à la ville composée de citoyens qui prennent part aux charges de la cité : notre municipalité en est l'héritière, qui forme une " com-mun-auté " .

Ceux qui sont exempts de charge, eux , sont im-mun-isés .

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MAIN / Ce cher Sigmund
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Un radical latin " man- ", la main, le bras, a donné le nom de la main ainsi que manu-el, man-ière, mani-puler, mani-fester, manigancer, manivelle, man-oeuvre et aussi la et le manche .

Mettre quelque chose dans la main de quelqu'un, le lui confier, c'est " man-da-re " mander, mandat, d'où ensuite de-mander, com-mander .

L'italien nous a emprunté " manier " et nous l'a rendu sous la forme de " manège ", qui est l'art de manier les chevaux . L'anglais l'a repris sous la forme de " manage ", lequel s'applique désormais à la manipulation des hommes, au management .

Ce même radical " man- ", le bras, le pouvoir, se retrouve dans l'un des mots qui signifient l'esclave, " man-cip-i-u-m ", littéralement, " pris en main " et quand un maître voulait affranchir un esclave, il procédait à une "e-man-cip-atio ", une sortie d'esclavage, une émancipation .

L'homme privé de main, était un " man-c-u-s ", un manchot, d'où les mots manque, manquer etc .

Les Allemands, avec le radical germanique " mund- ", le pouvoir, ont fabriqué un certain nombre de prénoms, dont celui du père de la psychanalyse, Sig-mund ( = bras victorieux " .

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